Dans
les grands débats qui ont précédé le vote de la loi « Taubira » – le
mariage homosexuelle –, plusieurs arguments pour ou contre ont été entendus,
notamment celui de l’adoption et du ‘‘droit à l’enfant’’ ou du ‘‘droit de
l’enfant’’. D’une manière consensuelle, le ‘‘droit à l’enfant’’ a été nié par
les deux partis opposés. Ceux-ci ont plutôt défendu le droit de l enfant
et exprimé leur volonté de défendre ce droit, selon leur vision propre. Nous
louons cette perspective en vue du bien de l’enfant à adopter.
Cependant,
l’exposition de cet argument met en exergue un problème crucial : la
dissociation de l’amour et de son ouverture à la vie.
En
effet, les statistiques montrent que les Français sont, en grande majorité,
favorables au mariage de personnes de même sexe, mais opposés à l’adoption des
enfants par ce couple homosexuel (54%). Pourquoi cet état de fait ? Y
a-t-il une séparation entre mariage et procréation ?
A
dire vrai, il s’agit d’une méconnaissance du mariage, ou mieux, d’une
relativisation des éléments fondamentaux de cette ‘‘institution’’ (comme l’ont
appelé certains lors des débats parlementaires sur le vote de la loi en France
– mars). Ces éléments sont, rappelons-les, l’union (l’aide mutuelle des époux),
la procréation et l’éducation des enfants. En conséquence, parler de mariage
implique aussi bien l’amour des conjoints et en même temps l’ouverture à la vie
et au droit d’éducation de ses enfants.
A
l’objection des cas des couples stériles, nous répondrons que la stérilité
n’est pas un empêchement dirimant au mariage comme l’impuissance irréversible.
Cet amour infertile biologiquement est appelé lui aussi à croître dans la
fécondité spirituelle et sociale qui sera l’adoption des enfants.
Ce
raisonnement pourrait être utilisé à tord pour justifier le droit à l’adoption
des couples de personnes de même sexe. Mais à ce niveau, nous sommes dans un
autre cas de figure. Toutefois, nous rappelons que l’enfant à adopter est le
fruit de l’union d’un homme et d’une femme. Et par conséquence, il a le
légitime droit de grandir et de s’épanouir dans la même structure de sa famille
originelle, c’est-à-dire, un père et une mère qu’il pourrait appeler aisément « papa »
et « maman ».
Somme
tout, nous croyons qu’au nom du droit de l’enfant défendu âprement par les
différentes antagonistes du mariage pour
tous, les enfants à adopter doivent être confiés à des couples
hétérosexuels responsables et capables d’assurer leur avenir. Tout compte fait,
c’est la société qui gagnera.